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Constance Backhouse
Médaille d’or du CRSH pour les réalisations en recherche
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« En histoire du droit, chaque fois que l’on est en mesure de prouver qu’une loi est injuste, la prochaine génération d’avocats et de juges se sert de cette preuve pour présenter divers arguments et prendre diverses décisions judiciaires. Cela contribue à rendre la société plus juste. » |
La carrière de Constance Backhouse, qui a reçu la Médaille d’or du CRSH pour les réalisations en recherche en 2011, a débuté il y a plus de 30 ans par l’envie de découvrir les héroïnes canadiennes. Depuis, ses travaux ont dépassé le cadre universitaire pour faire connaître les histoires oubliées de femmes et d’hommes canadiens qui ont combattu les inégalités de sexe et de race devant les tribunaux.
C’est durant ses études de droit à la Harvard University que tout a commencé. Son superviseur lui avait suggéré de mettre à profit sa passion des questions féministes pour étudier l’histoire du droit des femmes. « Je m’étais dit que je pourrais étudier l’histoire des femmes américaines, explique Mme Backhouse. Mais, comme je suis canadienne, mon superviseur m’a fait comprendre que je retirerais plus de satisfaction à étudier les femmes de mon pays. Cela a été une révélation pour moi. À l’époque, je croyais qu’il n’y avait pas de sujets de recherche valables au Canada, ce qui fait que je n’avais pas considéré cette éventualité. »
Heureusement, les temps ont changé, et ce changement est partiellement dû aux travaux créatifs de Mme Backhouse ainsi qu’à son style d’écriture dynamique et à son ardent désir de faire connaître au public l’histoire de femmes héroïques du système judiciaire canadien. Publié en 1991, son livre intitulé Petticoats and Prejudice: Women and Law in Nineteenth-Century Canada est le seul ouvrage canadien à avoir remporté le
James-Willard-Hurst de la Law and Society Association des États-Unis. Et en 2009, la chercheure est devenue la première historienne non américaine à être élue à la présidence de l’American Society for Legal History.
Au Canada, ses travaux ont été récompensés par de nombreux prix et distinctions, notamment la bourse canadienne Bora-Laskin pour la recherche sur les droits de la personne et la bourse Jules-et-Gabrielle-Léger du CRSH. De plus, Mme Backhouse est la seule femme à avoir reçu le Prix pour le droit Ramon-John-Hnatyshyn de l’Association du Barreau canadien. Elle a également reçu le prix Killam, une bourse Trudeau, l’Ordre du Canada et l’Ordre de l’Ontario pour ses travaux novateurs et souvent controversés.
En 1979, en collaboration avec Leah Cohen, elle a écrit The Secret Oppression, un ouvrage traitant du harcèlement sexuel en milieu de travail, un sujet tabou à l’époque. Son livre de 2008 sur le droit canadien du harcèlement sexuel lui a valu le Prix de l’Association canadienne de droit et société pour son étude approfondie des préjudices liés à des cas d’actes de violence commis envers les femmes. L’ouvrage Colour-Coded: A Legal History of Racism in Canada, publié en 1999, traite d’histoires méconnues de racisme et d’héroïsme, notamment celle d’une esthéticienne appelée Viola Desmond, qui a été arrêtée pour s’être assise dans la section « blanche » d’un cinéma d’Halifax en 1946. Les travaux de Mme Backhouse, qui sont liés à des expériences vécues par des Canadiens ordinaires au sein du système juridique, a inspiré divers romans, documentaires et films portant sur des personnes et des enjeux qu’elle étudie.
« Dans les dossiers judiciaires, on découvre des gens sur lesquels on n’aurait autrement rien écrit, indique la chercheure. Je suis fascinée par ceux qui se sont présentés dans des salles d’audience canadiennes. Un si grand nombre d’entre eux ont décidé de défendre leur droit à l’égalité. Ils ont peut-être perdu, mais leur opinion a été consignée dans des dossiers. Et je sens qu’il est de mon devoir de faire connaître leur histoire. »