Pour une reconstruction durable
De l'Amérique centrale à l'Asie du Sud
Alors que les efforts en vue de reconstruire les maisons détruites par le tsunami commencent à porter leurs fruits, Gonzalo Lizarralde tient à s’assurer que tous les acteurs connaissent bien le rôle qu’ils doivent jouer.
« Même si les Nations Unies ont fait de la participation des communautés l’élément clé de la reconstruction, cela ne garantit pas pour autant le succès de l’entreprise », prévient M. Lizarralde, étudiant de doctorat en aménagement de l’environnement à l’Université de Montréal.
Gonzalo Lizarralde, qui a fait des recherches sur le terrain auprès de communautés victimes de séismes un peu partout en Amérique centrale, possède une vaste expertise dans la reconstruction de maisons détruites à la suite de catastrophes naturelles. La Colombie, son pays natal, a été frappée par un tremblement de terre dévastateur en juin 1999, quelques semaines avant son départ pour le Canada, où il allait poursuivre ses études sur les habitations à loyer modique dans les pays en voie de développement. Ce tremblement de terre, qui a laissé des milliers de gens sans abri, a orienté la recherche de M. Lizarralde vers une nouvelle cible.
« La participation de la communauté est essentielle à la reconstruction, explique le chercheur. Toutefois, en Colombie, au Honduras et au Salvador, j’ai découvert qu’il existait trois autres éléments encore plus importants, surtout quand on pense viabilité à long terme. » Le premier : la planification stratégique. Le deuxième : la nécessité d’établir des rôles spécifiques et clairement définis où les différents acteurs travaillent de concert. Puis le troisième, souvent oublié malgré son évidence : la participation des victimes au processus de décision concernant la construction de leurs nouvelles maisons.
« Qu’il soit question d’une maison, d’un magasin ou d’une fosse septique, il est primordial que les futurs utilisateurs soient impliqués dans les choix à faire, précise M. Lizarralde. Mais c’est plutôt rare que cela se produise. Souvent, les matériaux sont fabriqués à partir de technologies inappropriées ou de matières étrangères, ce qui complique l’entretien et la réparation. »
Même si Gonzalo Lizarralde reconnaît les efforts de financement déployés par le Canada et le reste du monde afin de soulager rapidement les victimes du tsunami, il rappelle qu’une solution durable passe nécessairement par un engagement à long terme incluant l’utilisation de technologies appropriées et de matériaux locaux ainsi que la mise en place d’une bonne structure organisationnelle.
La recherche de doctorat de Gonzalo Lizarralde sur la reconstruction de logements à la suite de catastrophes naturelles est financée par le Programme de bourses de doctorat du CRSH.